La culture du génépi menacée par le réchauffement climatique

​​​​​​Le génépi est une plante rare et protégée, et sa cueillette est réglementée en France, voire interdite dans certains secteurs. Pour cette raison et dans un souci de maîtrise de la qualité de ses approvisionnements, la Distillerie Meunier a souhaité créer sa propre culture biologique de génépi en 2020, en Savoie.

Un volume de génépi récolté en dessous des attentes…

Dans cet article, nous vous parlions du cycle de vie du génépi, avec notamment la phase de floraison qui intervient aux mois de juin/juillet.

Cette année, la floraison de génépi au sein de notre plantation fut assez précoce. En effet, les grosses chaleurs qui se sont abattues sur les Alpes dès le mois de mai ont provoqué une floraison avec 2 à 3 semaines d’avance sur 2021, ce qui a eu comme conséquence forcée, des rendements plus faibles.

Parmi nos trois champs en culture, les parcelles les plus élevées en altitude ont mieux résisté, et nous ont offert de meilleurs rendements, avec une grande majorité de génépi jaune (artemisia umbelliformis) et une très faible quantité de génépi noir (artemisia genipi). 

…mais une récolte d’une qualité exceptionnelle…

Le génépi récolté cette année, malgré la quantité plus faible qu’attendue, est très aromatique et d’une qualité exceptionnelle avec un parfum aux arômes citronnés assez caractéristique sur cette récolte.

5 000 nouveaux jeunes plants de génépi jaunes ont été plantés sur une nouvelle parcelle au début du mois de juin. Désormais, ce sont donc 12 000 plants de génépi que nous cultivons au sein de notre plantation.

…qui nous rappelle la fragilité de notre flore alpine

Le réchauffement climatique et les vagues de chaleurs précoces ne sont pas sans conséquences sur la floraison et la culture du génépi, et on estime le cycle de vie d’un plant de génépi à 2 années aujourd’hui, contre 3 à 4 années pour les années plus fraîches du début du siècle. 

C’est pour cette raison que nous poursuivons nos efforts pour maintenir une culture de génépi raisonnée sur des parcelles d’altitude afin de protéger cette plante qui devient de plus en plus rare, car très clairement menacée par le réchauffement climatique et, dans une moindre mesure, la cueillette intensive.